Le statut d’autoentrepreneur a dix ans. Son but ? Démocratiser la création d’entreprises. Mais beaucoup ont le sentiment de vivre avec les inconvénients du salariat sans les avantages de la protection sociale. Dès lors, l’autoentreprenariat a-t-il tenu ses promesses ? Comment l’améliorer ?
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Le statut d’auto-entrepreneur a dix ans… il était entré en vigueur en janvier 2009 dans le cadre de la loi de modernisation de l’économie du gouvernement de François Fillon. Avec un double objectif : d’abord permettre à ceux qui le désiraient de tenter l’aventure entrepreneuriale en levant un certain nombre de contraintes administratives et fiscales… ensuite donner corps au slogan de Nicolas Sarkozy « travailler plus pour gagner plus » puisqu’il donne la possibilité de compléter légalement ses revenus, au détriment espérait-on du travail au noir.
Le succès a été presque immédiat et ne s’est pas démenti depuis. Devenus « micro-entrepreneurs » en 2016, ces travailleurs sont aujourd’hui 1 183 000 selon l’INSEE, un bon tiers des entreprises créées en 2017 étaient des micro-entreprises. Mais le succès n’est pas que quantitatif, ce statut s’est inscrit dans le paysage en pleine mutation du monde du travail. C’est devenu un outil aux mains des politiques, utilisé encore récemment dans la loi PACTE de Bruno Lemaire… après un premier assouplissement en janvier 2018. Mais c’est aussi disent ses détracteurs un facteur important de la précarisation des travailleurs. La question de la protection sociale de ces exclus du salariat reste à ce titre brûlante.
Extraits de l’émission sur France Culture
https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/autoentrepreneur-une-fausse-bonne-idee
Les coursiers des plateformes numériques sont sensés être indépendants, donc être totalement libres, et se retrouvent pourtant face à des contraintes de leurs donneurs d’ordres. (…) On arrive à une forme de paradoxe : des personnes qui sont sensées être indépendantes et qui n’ont aucun avantage par rapport à leur statut d’indépendant, ne sont pas salariées et n’ont donc aucune protection salariale.
Judith Bouhana