TEMOIGNAGE RMC – Un salarié d’un site d’Amazon situé près de Lyon conteste son licenciement suite à des propos tenus sur une messagerie interne à l’entreprise.
« Salarié de l’année en 2020, viré en 2021« , c’est ce qu’on peut lire sur la banderole de soutien à Jérémy:
« Ça fait trois ans que je suis là. Je n’ai jamais de retard, jamais d’absence, j’essayais toujours de motiver mes collèges. Je ne comprends pas pourquoi on me licencie comme ça « .
Entre le 3 mars et le 15 avril dernier, il poste quatre messages au total sur le tchat interne d’Amazon Saint-Priest (Rhône) dans lesquels il interpelle directement et en public la direction d’Amazon pour se plaindre des augmentations de salaires suite aux négociations annuelles obligatoires qu’il jugeait trop faibles: « J’ai remonté des problèmes mais sans insultes. Je ne voulais provoquer personne », assure-t-il.
Quatre messages qui valent un licenciement à cet agent de tri loué pour son travail, qui veut désormais saisir les prud’hommes.
Des employés « tétanisés »
Pour Steve Ndong, représentant au syndicat Sud, cette décision est incompréhensible: « C’est terrible ce qui lui arrive. Depuis qu’on la licencié, les collègues ont arrêté de communiquer sur cette messagerie, parce qu’ils sont tétanisés ».
L’avocate spécialiste en droit du travail Judith Bouhana estime que le salarié a pris un risque en adressant ces messages à tous ses collègues: « Le fait d’adresser ce message à tous accentue l’ironie, la provocation, les conséquences de cet envoi ». En revanche, elle s’étonne que le salarié n’ait pas reçu d’autres sanctions moins lourdes avant d’en arriver au licenciement
Pour Amazon, ces messages constitueraient une insubordination et justifient un licenciement pour faute réelle et sérieuse avec effet immédiat:
« Une décision de licenciement est toujours difficile à prendre et vient toujours en dernier recours sur la base d’éléments réels. Amazon respecte la liberté d’expression de tous les salariés et valorise la diversité des opinions et les revendications de chacun d’entre eux », assure la direction.
Victor Joanin et Elodie Joly (avec G.D.)
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